Faites construire pour 100 000 euros

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Faire construire une maison quand on dispose d’un petit budget, c’est possible. En février 2005, le ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo, proposait la maison à 100 000 euros. Un chiffre rond et symbolique. L’idée ? Offrir différentes possibilités d’ingénierie financière pour faire baisser les coûts.

Une clientèle prioritaire : les locataires en HLM

Deux ans plus tard, les premières constructions arrivent. A Ploërmel, commune de 10 000 habitants dans le Morbihan, la Société Nationale Immobilière du Groupe Caisse des Dépôts construit une vingtaine de maisons. Les quatre pièces de 82 mètres carrés sont à 100 000 euros. Moins cher encore, les trois pièces de 62 mètres carrés est vendu 70 000 euros. Le budget a été resserré en trois tours de passe-passe. Primo, l’opération a bénéficié d’une TVA à 5,5%, accordée par l’Etat à certains programmes de ce type, notamment en fonction de leur localisation. Deuxio, quelque 9 800 euros d’aides par logement ont été versés par la ville, ainsi que les conseils général et régional. Tertio, le terrain n’est pas inclus dans le prix. À tout moment, et au plus tard à la fin du prêt de vingt-cinq ans, les accédants pourront l’acheter, à un tarif arrêté le jour de la vente en accord avec la Caisse des Dépôts. Grâce à ce montage, des familles sélectionnées par la ville va devenir propriétaires à raison de mensualités légèrement supérieures à leur loyer en HLM. Le dispositif est quelque peu différent à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. La municipalité a cédé le terrain pour 1 euro symbolique à la coopérative HLM chargée de la construction, tandis qu’une aide de 10 000 euros par logement a été allouée par l’Agence nationale de rénovation urbaine. Coût pour les acquéreurs : environ 110 000 euros, avec une TVA à 5,5%. Près de 500 ménages se sont portés candidats.

145 000 euros clés en main chez Bouygues

De tels programmes, dont l’initiative revient aux collectivités locales, restent cependant encore marginaux : 500 maisons de ce type seraient en projet à l’heure actuelle. Faute d’avoir la chance de profiter d’une telle opportunité sur votre commune, prospectez chez les constructeurs. Pour peu que vous envisagiez d’acheter là où les collectivités locales ont mis en place une politique d’aide à l’accession sociale (voir encadré), le prix devient encore plus attractif. Bouygues Immobilier lance ainsi les Maisons Elia, destinées aux primo-accédants avec des revenus mensuels compris entre 1 500 et 2 500 euros. « Des ménages n’ayant pas de gros revenus mais solvables », commente Philippe Josse, le président de la filiale dédiée. Le produit phare est une maison de quatre pièces de 83 mètres carrés vendue 145 000 euros, terrain compris. Ces maisons mitoyennes s’inscrivent dans un programme d’une cinquantaine de logements standard. Pas question d’exiger des options ! En revanche, ils bénéficient de la certification « habitat et environnement ». Quant à ceux qui préfèrent choisir leur terrain, Phenix propose un modèle Haute Qualité Environnementale (HQE) à 96 000 euros et Maisons France Confort, une maison à structure métallique dont le prix ne dépassera pas 85 000 euros.

Profitez des aides locales

Les collectivités locales multiplient désormais les aides pour faciliter l’accession des ménages modestes. Plusieurs conseils généraux, mairies ou établissements de coopération intercommunale distribuent aux particuliers des subventions ou des crédits gratuits dopant le prêt à taux zéro octroyé par l’Etat. L’éligibilité à ce prêt est d’ailleurs souvent un critère pour bénéficier des aides locales. Elles sont aussi parfois réservées aux résidants de la commune depuis un certain nombre d’années. Enfin, un prix maximal est parfois imposé pour éviter que les aides nourrissent la spéculation immobilière, comme à Marseille ou dans le département de l’Ille-et-Vilaine. Le site de l’Anil (www.anil.org) fait le point sur les différents dispositifs.

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